Communauté Mesquakie du Canada

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Marie Madeleine Renarde

Qui est donc cette Madeleine Nation Renarde ? Est-ce cette même Amérindienne dont mon oncle Charles parlait ?

Là, ça devient difficile. Que savons-nous ? Nous savons qu’elle est de la nation Renard. Mais qui sont ces Renards ? D’où viennent-ils ? Cherchons au Québec.

Il existe présentement 11 nations Amérindiennes au Québec. Il y a :

À partir de ce point, c’est la misère de la recherche mais ne nous décourageons pas. Usons d’imagination et revenons à notre généalogie. Si elle est dans les archives du Québec, on devrait bien avoir quelques informations supplémentaires. Or, que savons-nous ?

En consultant ces mêmes archives, on apprend que Marie Madeleine s’est mariée en 1726 à Sainte-Anne. Mais quelle Sainte-Anne ?

Demandez à la personne en charge des archives de vous indiquer combien de paroisses avec le nom de Ste-Anne ou de votre paroisse recherchée existaient à cette époque.

Puis cherchez toujours aux archives sur les microfilms la référence de cette date (ce n’est pas facile, c’est écrit en pattes de mouche voire même en latin).

Bonne chance !

Club de recherche

Une fois les informations recueillies aux archives nationales, allez vous inscrire dans un club de recherche généalogique et demandez s’il n’y a pas une recherche qui aurait été faite sur cette personne ou sur votre famille; cela vous sauvera beaucoup de temps.

Si la réponse est oui, tout va bien. Si la réponse est, tout comme moi, « non » alors insistez, demandez pour faire une recherche sur leur banque de noms. Vous verrez, ils sont très coopératifs.

Dans mon cas, j’apprends que Pierre Chauvet dit Lagerne est marié à Marie-Madeleine Renarde Panise.

Panis…

Les Panis, qui sont-ils ?

Il faut aller à la bibliothèque, voir le rayon de sujet Amérindien, faire une recherche sur l’ordinateur (recherche par sujet) et essayer toutes sortes de définitions.

Si vous ne trouvez toujours rien, il faut aller sur Internet. Faites une recherche avec Copernic par exemple ou avec tout autre moteur de recherche. Tapez le nom de votre ancêtre et lancez la recherche.

Voici maintenant le résultat de mes recherches :

Tout d’abord, nous apprenons que Marie Madeleine était de la nation du Renard et qu’elle était aussi Panise ce qui signifie esclave. Mais pourquoi ?

Croyez-le ou non, les Québécois ont des esclaves Amérindiens dans leurs arbres généalogiques.

L’historien Marcel Trudel a abordé le sujet dès 1960. Il a été chassé de l’université Laval pour avoir osé dire la vérité. En 1990, il a publié un livre : Le dictionnaire des esclaves et de leurs propriétaires au Canada français.

On désigne les esclaves Amérindiens par le mot panis. Les mots panis et esclaves deviennent synonymes. Toutefois il existait une nation Panisse. Celle-ci vivait dans le bassin du Missouri.

Quant à l’origine de ces esclaves, l’inventaire dressé par Marcel Trudel nous instruit que la grande majorité des Amérindiens mis en servitude, soit 66% pour un total de 1784, provenaient du bassin du Missouri et que la plupart étaient des Pawnees. On trouvait aussi des Renards (5%) pour un total de 134 de la région des Grands Lacs et même des Sioux (2%) soit 50 de l’Ouest Canadien.

Ces razzias menées contre les Pawnees prendront une telle proportion durant la première moitié du 18ème siècle que leur pratique restera figée dans la langue algonquine. Faire la guerre se dit : Nadopanis, chasser aux Panis ou, si vous préférez, cherchez à faire des prisonniers.

Dans son mémoire sur l’État de la Nouvelle-France en 1757, Bougainville dira des Pawnees (Panis) :

« C’est une nation sauvage que l’on estime au nombre de 12 000 hommes qui jouent le rôle d’esclaves en Amérique car les autres nations lui font la guerre et nous vendent leurs esclaves pour en avoir des fusils, de la poudre, des chaudrons, des haches et des couteaux. »

Les recherches de Marcel Trudel indiquent également que ces esclaves vendus devaient être relativement jeunes car l’âge moyen des décès est de 17 ans.

Le prix d’achat d’un Amérindien était habituellement de 412 livres soit 63$.

C’est donc sous le régime français que l’esclavage est le plus florissant et devient un commerce des plus recherchés.

Au total, 2472 esclaves Amérindiens, selon Marcel Trudel, les Amérindiens d’Amérique étaient eux-mêmes esclavagistes. Les prisonniers faits à la guerre, s’ils ne sont pas torturés jusqu’à la mort, sont soumis à des conditions de vie tellement pénibles que la mort par la torture est quasi préférable.

C’est sans doute pourquoi on ne retrouve à peu près pas d’esclave proprement dit au sein des tribus Amérindiennes.

Les hommes préfèrent la mort à la servitude; Il n’y a pas d’honneur à servir alors que la mort en brave est le but que vise chaque guerrier.

De garder pour soi des esclaves à les vendre aux Français il n’y a qu’un pas à faire, et l’habitude s’en établit. Un fait illustre bien cette facilité de l’Amérindien à vendre son semblable. Un chasseur Amérindien qui accompagnait Bossu lors de son voyage des Illinois en 1752, avait la mauvaise habitude de s’enivrer; pour le guérir, sa femme eut recours aux bons soins de Bossu. Celui-ci annonce donc qu’il a quantité d’eau-de-vie mais qu’il en est fort avare; l’Amérindien offre alors sa femme pour toute une lune, Bossu lui répond qu’il n’est pas intéressé à sa femme mais par contre qu’il accepterait volontiers son fils comme esclave et s’il accepte de le vendre je lui remettrai une barrique d’eau-de-vie; nous conclûmes le marché en présence de témoins et il me livra son fils.

Notre brave Amérindien se saoula à son goût, puis quand il reprit ses esprits, ses parents lui reprochent son action dénaturée; l’Amérindien s’excuse en disant que Bossu serait assez bon pour lui rendre son fils. Bossu refuse prétextant qu’il l’avait adopté comme son propre fils et qu’en cette qualité je l’emmènerai en France pour en faire un Chrétien, que toutes les fourrures de sa nation ne suffiraient pas à le racheter.

On conseille alors à notre pauvre Amérindien d’aller voir le missionnaire; il fut convenu que Bossu rendrait le fils à condition qu’il soit baptisé et que le père fasse abjuration de l’ivrognerie.

Le père accepte, abjure et tient parole. Si encore en 1752 un Illinois est prêt à vendre son fils comme esclave pour avoir de quoi s’enivrer, il fallait que ce soit un bien ancien réflexe chez les Amérindiens que de vendre leurs semblables.

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